La Fondation Abbé Pierre publie une étude sur a précarité énergétique l’été. Nombre de Français vivent en effet dans de véritables « bouilloires thermiques ».
Des canicules plus fréquentes
Selon les informations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la fréquence des canicules devrait doubler d’ici 2050. Des périodes de forte chaleur qui rendent certains logements presque inhabitables.
L’Insee indique par ailleurs qu’un habitant sur sept vit dans un territoire qui sera exposé à plus de 20 journées anormalement chaudes par été dans les décennies à venir. Or, ce sont les personnes précaires occupant des passoires énergétiques qui sont le plus touchées par cet inconfort.
Impacts sanitaires
En effet, la précarité énergétique ne concerne plus seulement le froid en hiver, mais également les pics de chaleur transformant certains logements en « bouilloire thermiques », comme l’explique une nouvelle étude de la fondation Abbé Pierre.
Ainsi, les domiciles de nombreux Français atteignent des températures de 35°C et plus. Ceux qui le peuvent passent la majorité de leur temps hors de chez eux, mais ce n’est pas toujours possible, notamment la nuit.
Des désagrément qui pèsent sur la santé : des problèmes de sommeil qui peuvent aggraver des pathologies existantes, des problèmes de circulation sanguine, de la déshydratation, une perte d’autonomie chez les plus âgés… sans oublier les conséquences financières et énergétiques engendrées pour refroidir le logement (prise plus fréquente de douches ou utilisation d’appareils comme les ventilateurs ou climatiseurs…).
Concernant les climatiseurs, leur coût reste élevé (environ 700 euros pour l’installation d’un appareil fixe d’entrée de gamme) et donc dissuasif pour les ménages les plus modestes.
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Inégalités sociales
Les inégalités se creusent un peu plus face à la canicule. Les personnes habitant en appartement y sont plus exposées que celles en maison (48 % contre 31 %). En outre, les quartiers des villes les plus riches disposent souvent de meilleurs aménagements pour faire face aux fortes chaleurs, comme la présence d’espaces verts plus nombreux. Enfin, les locataires sont davantage démunis, ne pouvant ni trouver de logement plus décent faute de revenus suffisants, ni réaliser les travaux nécessaires.
Parallèlement, les travaux de rénovation énergétiques peuvent se révéler compliqués à mettre en œuvre pour les propriétaires : très coûteux, nécessitant parfois l’approbation d’une copropriété, une mise aux normes préalable, etc.
La fondation Abbé Pierre plaide en faveur d’un « plan national » pour équiper tous les logements de volets, avec une prise en charge des frais pour les ménages les plus modestes. Elle demande aussi que les bailleurs sociaux installent des stores et sécurisent l’ouverture des fenêtres de leur parc immobilier, et milite pour une simplification des règles dans les zones soumises à l’appréciation des Bâtiments de France. La végétalisation des villes ou encore la peinture blanche sur les toits sont aussi des pistes à mettre en œuvre.
Un chantier colossal, puisqu’au-delà des 5 millions de passoires thermiques recensées, ce sont certainement tous les logements qui seront concernés à terme.
En attendant, quelques astuces pour lutter contre les fortes chaleurs :
- Boire beaucoup d’eau à température ambiante, mais pas trop fraîche ;
- Manger des fruits et légumes crus à base d’eau
- Prendre des douches à une température normale (trop fraîche, le corps réagi en se réchauffant…) ;
- Plonger les mains ou les pieds dans un bac d’eau froide (le corps va rediriger la chaleur de l’organisme aux extrémités) ;
- Fermer les volets le jour et aérer la nuit ;
- Éteindre au maximum les appareils électroménagers ;
- Éviter les sorties et efforts physiques aux heures les plus chaudes de la journée
- Enfin, en cas de symptômes inhabituels ((crampes, fatigue soudaine, nausées, vomissements, maux de tête…), ne pas hésiter à contacter le 15. Prendre également régulièrement des nouvelles des proches les plus fragiles, surtout s’ils sont isolés.