Les diagnostics de performance énergétique (DPE) réalisés entre le 1er janvier 2018 et le 31 juillet 2021 ne seront plus valables à compter du 1er janvier 2025. En cas de vente ou mise en location, il sera nécessaire d’en produire de nouveaux.
Durée de validité raccourcie
En principe, le DPE – qui évalue la performance énergétique d’un bien immobilier avec un classement de A à G – est valable 10 ans.
Cependant, depuis juillet 2021, la méthode de calcul a évolué. Initialement, la consommation énergétique annuelle d’un logement était estimée grâce aux factures des trois dernières années. Une méthode jugée peu fiable car elle ne prend pas en compte le nombre de personnes logeant dans le foyer ni les habitudes de vie.
Depuis 2021, la seule méthode de calcul retenue pour tous les logements – anciens comme récents – est celle baptisée “3CL” pour Calcul de Consommations Conventionnelles des Logements. Elle consiste à considérer plusieurs facteurs, propres à chaque logement à commencer par la qualité de l’isolation ainsi que plusieurs détails techniques (température moyenne en journée et la nuit, calcul de la consommation d’eau chaude sanitaire selon la surface habitable et le taux d’occupation sur l’année, calcul des données climatiques départementales sur une moyenne de 30 ans, etc.)
Afin d’éviter que de nombreux DPE soient caducs, en raison de cette nouvelle réglementation, le gouvernement a décidé de raccourcir la durée de validité des DPE réalisés avant juillet 2021.
Risque important de déclassement
Il est donc fort probable que de nombreux logements voient leur classe énergétique modifiée. « La méthode actuelle de calcul du DPE n’a vraiment plus rien à voir avec celle sur facture, mais même la méthode 3CL a été beaucoup renforcée depuis juillet 2021 », explique Hassad Mouheb, président de Fed Experts, fédération regroupant des acteurs de l’efficacité énergétique et du contrôle technique du bâti.
Bien que des logements puissent gagner une ou plusieurs classes, le scenario inverse (à savoir une dégradation de la note) demeure le plus probable, la nouvelle méthode de calcul prenant davantage en compte les déperditions d’énergie. Aussi est-il important pour les propriétaires de se préparer, car un déclassement du DPE peut avoir de lourdes conséquences sur la valeur d’un bien.
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Audit énergétique étendu aux logements classés E
Autre changement prévu au 1er janvier 2025 : l’élargissement de l’obligation d’audit énergétique aux logements classés E. Ces audits dressent un état des lieux plus détaillé de la performance énergétique et environnementale d’un logement, notamment en préconisant des scénarios de travaux. Depuis le 1er avril 2023, seuls étaient concernés les maisons individuelles et immeubles appartenant à un seul propriétaire les plus énergivores, les G et les F. Les propriétaires doivent le joindre à la promesse de vente, en plus du DPE. Cette obligation s’étendra donc aux logements classés E, soit près de 6,5 millions de logements (21,4 % du parc français).
Un DPE plus cher
En outre, depuis juillet 2024, le prix des DPE est en hausse d’environ 15 %. Les tarifs varient en fonction de la superficie du logement mais l’Ademe (Agence de la transition énergétique) estime qu’il en coûte entre 100 et 250 € à l’heure actuelle.
Les professionnels du secteur justifient cette hausse en raison du renforcement des compétences demandées aux diagnostiqueurs depuis le changement de réglementation. « La formation est plus poussée, les contrôles sont renforcés, le renouvellement de certification plus régulier », détaille Yannick Ainouche.
De leurs côtés, les audits énergétiques sont bien plus chers, entre 500 et 1 000 €.