Le drop shipping consiste pour un professionnel à vendre sur Internet des produits qu’il ne possède pas. Si la méthode est légale, des pratiques douteuses se font jour. Une enquête de la DGCCRF révèle de nombreuses anomalies sur les sites contrôlés. La prudence est donc de mise, en particulier durant cette période de fêtes.
Le drop shipping se nomme en bon français la « livraison directe » ou l’ »expédition directe ». Le concept, qui a vu le jour outre-Atlantique, signifie « vendre ce qu’on ne possède pas ». Le vendeur est donc un intermédiaire entre le fournisseur et le client final. Il achète auprès du fournisseur les produits au fil des commandes qu’il reçoit sur son site Internet. C’est ensuite le fournisseur qui gère les stocks et se charge de la livraison auprès du client.
Cette méthode présente un intérêt pour le revendeur qui ne souhaite gérer ni stocks ni expéditions. Ce procédé commercial totalement légal est sujet à controverses en raison du manque de transparence et d’informations préalables à l’attention du consommateur.
En 2022, la DGCCRF a mené une enquête auprès de 215 sites Internet dont plus de la moitié (116) se sont révélés en anomalie. Elle a constaté notamment :
- Des pratiques commerciales trompeuses (faux label, fausse origine, caractère promotionnel du prix…) ;
- Des infractions aux règles d’information du consommateur et de la vente à distance : absence de mentions légales, mentions erronées sur l’identité du vendeur, non-respect des règles de formalisme du contrat, etc. ;
- La rédaction de faux avis ;
- La présence de clauses abusives ou illicites ;
- La vente de produits dangereux ou interdits.
A lire aussi : Fraudes sur Internet : quid du remboursement ?
La DGCCRF a prononcé 26 avertissements, 67 injonctions, 22 procès-verbaux pénaux et 9 procès-verbaux administratifs. L’institution indique avoir utilisé également « son pouvoir de réquisition numérique à 88 reprises, afin de mieux protéger les consommateurs et de contraindre les professionnels à se mettre en conformité rapidement ».
Par ailleurs, elle précise que les injonctions de mise en conformité impliquent souvent un suivi important : la plupart des vendeurs ne se conformant pas rapidement, plusieurs prises de contact s’avèrent nécessaires (quand ce contact a pu être établi…).
Si certains vendeurs ont respecté les injonctions, d’autres ont préféré renoncer à leur activité face aux difficultés engendrées. Enfin, des professionnels peu scrupuleux ont fermé leur site réquisitionné pour en ouvrir un nouveau avec les mêmes manquements. Des procédures sont toujours en cours et l’enquête est reconduite en 2023.