Aujourd’hui, la vente en vrac prend de l’ampleur, encouragée par la demande sociétale et par la loi. Si ce mode de distribution présente un intérêt écologique et économique, comment garantir aux consommateurs la sécurité sanitaire des produits achetés en vrac ?
Qu’est-ce que le vrac ?
Le Code de la consommation définit le vrac comme la vente de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables (article L120-1). Cette pratique existe depuis de nombreuses années pour certains produits frais, comme les fruits et légumes, ou secs tels que les céréales et légumineuses.
La dimension écologique du vrac, rendue concrète par la limitation des emballages, en fait un mode de distribution qui semble vertueux. Parce qu’acheter en vrac peut contribuer à réduire ses déchets, voire le gaspillage alimentaire, en choisissant la juste quantité, la demande des consommateurs est croissante.
Le vrac a conquis les rayons de la grande distribution, et la gamme des produits proposés s’est élargie à l’hygiène et l’entretien. Une offre qui va continuer de s’étendre puisque, selon la loi AGEC du 10 février 2020 portant sur la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire, elle doit concerner tout produit de consommation courante (sauf exceptions justifiées pour motifs de santé publique).
Vrac et sécurité des produits
Pour protéger efficacement la santé du consommateur, l’obligation réglementaire d’appliquer les mesures d’hygiène adaptées doit être respectée à la lettre par les distributeurs.
Ainsi, toute denrée alimentaire destinée à la vente en vrac doit être stockée au frais et au sec, avant son conditionnement dans des contenants réemployables ou réutilisables tels des bacs ou silos.
Les bonnes pratiques d’hygiène décrites dans le règlement (CE) 582/2004 n’abordent pas les spécificités du vrac, et notamment le nettoyage des contenants. Il est donc de la responsabilité du vendeur de mettre en place une procédure de nettoyage, aussi bien des contenants (avant chaque remplissage et à chaque changement de lot) que des pelles et des pinces.
Éviter les risques
La gestion des risques sanitaires est d’abord fondée sur la prévention des contaminations par les professionnels, avant la remise du produit au consommateur. Ce dernier est également un acteur à part entière de sa sécurité sanitaire : il maîtrise le produit, depuis son achat jusqu’à sa consommation.
Désormais, la loi prévoit que le consommateur peut « être servi dans un contenant apporté par ses soins » (article L120-2 du Code de la consommation). Ce contenant doit être propre, afin d’éviter le développement de microorganismes.
Il est bien entendu recommandé que sa matière soit adaptée au produit acheté, donc prévue pour le contact alimentaire s’il s’agit d’aliments. Des logos officiels permettent de s’assurer qu’un contenant vide est adapté à un usage alimentaire : le symbole représentant un verre à pied et une fourchette, ou encore la mention « convient pour aliments ».
Santé Publique France a émis des recommandations à l’attention du consommateur pour acheter en vrac en toute sécurité, accessibles sur le site www.mangerbouger.fr.
Notamment, après l’achat, il est conseillé de ne pas utiliser les sacs en papier qui auront servi au transport pour stocker ses produits, mais de privilégier les bocaux en verre afin d’éviter les altérations et les pertes.
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Des évolutions règlementaires attendues
Toute denrée alimentaire destinée à la vente en vrac doit être munie d’un étiquetage comportant la dénomination, l’état physique du produit, le prix de vente et, le cas échéant, la présence d’allergènes.
Pour les cosmétiques, cet étiquetage doit comporter des mentions spécifiques : le nom et l’adresse du fabricant, le pays d’origine, la date de durabilité, le numéro de lot, les éventuelles précautions d’emploi et la liste des ingrédients.
Enfin, concernant les détergents, les mêmes indications que pour les produits préemballés (dénomination, marque de fabrique, coordonnées du responsable de la mise sur le marché, etc.) doivent être portées à la connaissance du consommateur.
Cependant, en l’absence d’emballage, ces informations figurent sur le bac ou le silo distributeur. De fait, elles ne sont plus présentes sur le contenant du consommateur et leur report sur des étiquettes remises par le vendeur est une règle de traçabilité trop peu appliquée, selon la DGCCRF.
Or l’absence de certaines de ces informations peut présenter des risques : lors d’un rappel de lots, par exemple, l’alerte du consommateur sera plus difficile. Il est primordial qu’un étiquetage complet soit donc fourni au consommateur et collé systématiquement sur l’emballage, comme le recommande le Réseau Vrac.
Un projet de décret relatif à l’information des consommateurs est actuellement en préparation en lien avec le ministère de la Santé. Celui-ci pourrait permettre d’appliquer aux produits en vrac les mêmes obligations d’information du consommateur que ceux des autres modes de distribution. Affaire à suivre…
Une offre variée sur notre territoire
En Alsace, plusieurs enseignes locales privilégient le vrac : à Colmar, Erstein, Haguenau, Mulhouse, Munster, Obernai, Rixheim, Saverne, Strasbourg ou encore Wiwersheim… Sans compter les épiceries ambulantes et les marchés hebdomadaires.
Différents distributeurs de vrac à travers le territoire alsacien sont recensés sur la plateforme ZIGetZAG.info pour des achats responsables locaux :
Dans le Bas-Rhin (67)
Coopalim, à Strasbourg
Boutique Les Jardins de la Montagne Verte, à Strasbourg
Dans le Haut-Rhin (68)
Épicerie Les Sheds, à Kingersheim
La liste de vos points de vent dans le Bas-Rhn est très limitée sur les points de vente en vrac. Rien que près de Truchtersheim, il en existe au moins 2 non référencés, un à Schnersheim, et un à Wiwersheim…..