Comment le changement climatique influe sur le prix du chocolat ?
3 ans de mauvaises récoltes du cacao
À l’approche des fêtes de Pâques, les tablettes de chocolat continuent de subir des hausses de prix inédites. En cause, les mauvaises récoltes de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, principaux producteurs mondiaux de cacao, pour la troisième année consécutive.
Ces mauvaises récoltes sont dues au phénomène climatique El Niño, qui provoque un réchauffement de la température de l’eau de mer, lequel entraîne en Afrique de l’Ouest des épisodes de chaleur, des pluies diluviennes et des sécheresses. Des facteurs météorologiques qui nuisent à la culture du cacao.
Résultat, les récoltes en Côte d’Ivoire seront inférieures de 100 000 tonnes à ce qui était envisagé dans le cadre des contrats avec les acheteurs. En conséquence, les prix sur les marchés s’affolent, avec des prévisions tablant sur 7 000 $ la tonne. « Il est vraisemblable que les chocolats de Pâques subiront une hausse, confirme Gilles Rouvière, directeur général du Syndicat du chocolat. Mais la flambée de ces dernières semaines ne devrait pas avoir de conséquence majeure sur Pâques 2024, les chocolats étant fabriqués en amont pour assurer la disponibilité en rayons. »
Hausse du prix du sucre
L’autre facteur expliquant cette hausse est la flambée du prix du sucre, autre ingrédient phare dans la production de chocolat. Son prix devrait encore augmenter de 20 % en 2024, là encore en raison des aléas climatiques qui affectent les récoltes en Inde et au Brésil.
Les industriels ont déjà répercuté ces hausses, tels que Mondelez, qui fabrique les chocolats Milka, Côte d’Or, Toblerone et Cadbury, dont les prix ont augmenté en moyenne de 12 à 15 % en 2023. La situation risque d’être particulièrement difficile pour les PME, dont les négociations avec la grande distribution sont tendues.
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Côté consommateurs, deux conséquences sont attendues – outre l’augmentation des prix : d’une part un moindre choix, d’autre part, une inflation masquée avec des quantités réduites dans les emballages, ou encore des teneurs en cacao plus faible dans les recettes.