Crise du logement : les classes moyennes exclues de l’accès à la propriété

L’Institut Montaigne a publié un rapport alarmiste sur la crise du logement en France, particulièrement ciblé sur les classes moyennes qui peinent aujourd’hui à accéder à la propriété.

La crise du logement revêt différents aspects : constructions en berne, prix à l’achat inaccessibles, hausse du mal-logement, etc. Résultat, les inégalités patrimoniales et générationnelles ont tendance à s’accentuer, alimentant un sentiment de frustration et d’impuissance au sein de la population française.

73 % des Français rêvent d’accéder à la propriété

Dans son rapport « Classes moyennes : les nouvelles clés d’accès à la propriété » publié en août 2025, l’Institut Montaigne* dépeint en quelques chiffres la situation structurelle chaotique du logement et propose des pistes d’amélioration.

L’accès à la propriété est un rêve partagé par de nombreux Français, et qui demeure un objectif de vie. Il est perçu dans les classes moyennes comme l’aboutissement de la réussite sociale, « un des marqueurs du bonheur privé et de la confiance en l’avenir », selon le rapport.

Pourtant, l’accession à la propriété des classes moyennes s’est ralentie ces dernières années. Si 73 % des Français jugent qu’il est impératif d’être propriétaire avant la retraite, ils sont de moins en moins nombreux à réaliser ce rêve. En 20 ans, les prix ont bondi de 88 % et l’âge moyen du premier achat est passé de 30 ans en 1990 à 33 ans actuellement.

Pour acquérir le même bien, un accédant devait s’endetter sur une durée de vingt-cinq ans à la fin de 2024 contre quinze ans en 2000, avec un taux d’effort plus important et donc un pouvoir d’achat réduit.

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Inégalités patrimoniales et générationnelles

Cette situation a pour conséquence un creusement des inégalités entre ceux qui ont un patrimoine immobilier et les autres : 24 % des ménages détiennent aujourd’hui 68 % des logements possédés par des particuliers, et le logement est devenu « une dépense pour les uns, et un revenu pour les autres », souligne le rapport.

Les inégalités sont aussi d’ordre générationnel. Le rapport indique en effet que les détenteurs de patrimoine immobilier sont souvent plus âgés.

Les causes identifiées par l’Institut Montaigne résident, d’une part, dans la hausse des prix et des inégalités, d’autre part dans une offre de logements qui ne semble pas répondre aux besoins. Le think tank pointe un stock de logements amoindri, une faible mobilité résidentielle (le fait de changer de lieu de résidence), la vacance de certains logements (3,1 millions en France en 2024) et les difficultés à adapter le parc existant.

En outre, le rapport note que le nombre de résidences secondaires croît plus vite que celui des résidences principales (1,7 % contre 0,9 % de 2013 à 2018) et que le nombre de logements vacants augmente substantiellement, environ 2,3 fois plus vite que le nombre total de logements entre 2005 et 2023.

L’Institut Montaigne délivre deux grands axes de recommandations :

  • Une stratégie publique foncière plus volontariste, la lutte contre la vacance et le soutien à la transformation des logements ;
  • La promotion de modes hybrides et alternatifs d’accès à la propriété.


*Think tank (groupe d’experts) qui défend une vision de droite libérale.

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