Alors que la saison froide démarre, de nombreux consommateurs refont leur stock de bois de chauffage. Mais la Répression des fraudes note la recrudescence d’arnaques dans ce secteur, en particulier lors d’achat sur Internet.
En France, 7,5 millions de personnes se chauffent au bois. L’inflation sur les prix de l’énergie depuis 2022 et l’annonce de la fin programmée des chaudières au gaz et au fioul ont accéléré l’engouement des consommateurs pour le bois énergie (bois de chauffage, bois-bûche, granulés).
De faux sites internet attirent les particuliers avec des offres très attrayantes (tarifs anormalement bas, livraison gratuite et rapide…) mais ne livrent jamais la marchandise…
La DGCCRF a mené une enquête en 2023 et 2024 auprès de 185 entreprises. L’institution révèle que le secteur du bois-énergie a connu une recrudescence de fraudes en ligne.
Pratiques commerciales trompeuses
L’enquête de la DGCCRF a démontré que des fraudes ont cours à tous les stades de la vente des produits. Les manquements les plus constatés relèvent de pratiques commerciales trompeuses, telles que « le défaut d’affichage du prix du bois et/ou des frais de livraison, des mentions fausses ou absentes sur la longueur des bûches, le taux d’humidité ou les essences des bois ».
Les problèmes commencent parfois dès la prise de contact avec le consommateur. En effet, plus de la moitié (53 %) des entreprises contrôlées ne respectaient pas les dispositions du code de la consommation et du commerce (notamment s’agissant du droit de rétractation). Un tiers (37 %) omettait l’affichage et l’information sur le prix (souvent délivré à l’oral, par téléphone).
Or le consommateur doit recevoir « une information précontractuelle lisible et compréhensible sur le prix notamment par voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou tout autre procédé approprié ». Enfin, 62 % des professionnels contrôlés ne mentionnaient pas de médiateur de la consommation dans leurs conditions générales de vente, alors que la loi l’exige depuis 2016.
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En outre, la DGCCRF a relevé un grand nombre de clauses abusives ou illicites dans certains contrats de vente à distance, comme par exemple la réduction du droit à réparation en cas de préjudice subi par le consommateur, un délai de remboursement non-conforme ou encore l’absence de remboursement des frais de livraison en cas de rétractation…
La DGCCRF en conclut que les professionnels du secteur ont une trop grande méconnaissance du cadre juridique applicable. Si la plupart se sont mis en conformité, la Répression des fraudes reste vigilante et annonce intensifier la surveillance de ce marché qui s’est fortement développé ces dernières années afin de mieux poursuivre les contrôles en 2025.
Hausse des fraudes en ligne
Dans le mode opératoire le plus courant, les escrocs se font passer pour des professionnels reconnus du bois ou de la forêt et valorisent leur offre fictive par de belles photos. Ils demandent ensuite le règlement des factures avant livraison, perçoivent le montant des produits commandés mais les livraisons ne sont pas conformes ou dans les pires situations n’ont jamais lieu.
Certaines annonces frauduleuses avec des prix très attractifs ont été repérées sur des sites de petites annonces telles que Le Bon Coin, la marketplace de Facebook ou encore dans des groupes sur des applications comme WhatsApp.




