Assurance décès : des contrats à perte ?

Le magazine « 60 millions de consommateurs » vient de publier un hors-série « Héritage et succession », dans lequel des contrats d’assurance décès ont été passés à la loupe. Leur nombre a augmenté ces dernières années, passant de 4,5 millions en 2017 à 5,2 millions en 2024 selon France Assureurs, la fédération des entreprises du secteur.

Ne pas confondre assurance décès et assurance vie !

Les assurances obsèques ne sont pas des contrats d’épargne (contrairement à l’assurance vie), mais bien des contrats couvrant un risque et dont les versements mensuels sont destinés à couvrir les frais d’enterrement ou de crémation.

Le souscripteur détermine à la signature le montant du capital à verser aux destinataires et cotise ainsi pendant une durée de 5 à 20 ans (ou jusqu’au décès dans le cas de cotisations viagères).

Toutefois, l’étude révèle que les assurés cotisent trop souvent à perte : les sommes perçues par les bénéficiaires sont inférieures à celles versées au contrat. Dans certains cas, cette différence est assez importante. Selon les simulations réalisées par le magazine, « pour que la personne désignée pour organiser ses obsèques dispose d’une somme de 5 000 €, une assurée de 62 ans versera en moyenne 6 490 € si elle cotise sur dix ans et 6 992 € sur quinze ans ».

Les sommes perçues par les bénéficiaires sont souvent inférieures à celles versées au contrat.

Mais des disparités apparaissent selon les assureurs : chez Malakoff Humanis, cette assurée débourserait 6 325 € tandis qu’à la Banque postale, les cotisations atteindraient la somme de 8 501 €.

En effet, quel que soit le montant des versements ou la durée de cotisation, l’assureur versera le montant du capital prévu à la signature du contrat.

Attention aux clauses d’exclusion de contrat

En outre, la plupart des assureurs prévoit une durée de carence d’un an : si le décès survient à la suite d’une maladie intervenant moins de douze mois après la signature du contrat, le capital ne sera pas versé au bénéficiaire (seules les cotisations réglées seront remboursées, amputées des frais de gestion).

Idem si le souscripteur se suicide durant la première année. Par ailleurs, de nombreux contrats prévoient des clauses d’exclusion des garanties, par exemple si le décès est la conséquence d’un état alcoolique ou d’une prise de drogue, ou encore dans le cas d’un décès lors de sports à risques tels que le deltaplane ou l’ULM, etc.

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Des services d’assistance peu connus

Pensez à faire part de vos dispositions à vos proches

Le magazine « 60 » résume son étude ainsi : « plus on vit longtemps, plus on a de risques de cotiser à fonds perdus ».

L’enquête révèle également que les contrats prévoient parfois de nombreux services d’assistance (au minimum un accompagnement téléphonique mais aussi une aide à l’accomplissement des démarches et formalités, le rapatriement du corps si le décès survient à plus de 50 km du domicile, voire le nettoyage du domicile de l’adhérent après le décès, l’organisation et la prise en charge de la garde des animaux de compagnie, la garde des enfants pendant les obsèques, une aide psychologique…) ; cependant les proches de l’assuré n’en n’ont pas toujours connaissance.

Raison pour laquelle il est primordial d’informer ses proches de l’existence et du lieu de conservation du contrat d’assurance.

Un capital rarement revalorisé

Autre point noir, alors que les frais d’obsèques augmentent en raison de l’inflation, le capital souscrit est trop rarement revalorisé au fil du temps et peut se révéler insuffisant le moment venu. Les détails sont généralement fournis dans les conditions générales mais celles-ci sont touffues et peu compréhensibles du grand public.

Enfin, les délais pour percevoir le capital à la suite du décès sont parfois longs et les démarches contraignantes, avec des demandes de pièces justificatives, ce qui peut conduire à des versements plusieurs mois après le décès selon certains témoignages reçus par « 60 ».

À noter que pour savoir si un proche décédé détenait une assurance obsèques, il est possible de saisir l’Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance (Agira), l’organisme chargé de la recherche des bénéficiaires de contrats oubliés.

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