Compléments alimentaires : la mode des « gummies »

De nouveaux compléments alimentaires ont fait leur apparition, sous forme de gommes gélifiées comme des bonbons. Sont-ils efficaces ? Quelles précautions prendre ?

Entretien de la peau, des cheveux ou de sa ligne, lutte contre les troubles du sommeil, les jambes lourdes ou une digestion difficile…, de nombreux compléments alimentaires sur le marché promettent un apport nutritionnel bénéfique pour soulager des maux ou améliorer notre état physique.

Le succès des gummies

Habituellement sous forme de gélules, ampoules ou pastilles, les compléments alimentaires font peau neuve et se présentent aussi sous forme de gommes à mâcher, appelées « gummies ». Elles ont une texture gélifiée, des couleurs attrayantes, des formes ludiques et des arômes fruités, ce qui les rend particulièrement appétissantes. De fait, elles séduisent de plus en plus de Français. De nombreuses entreprises se sont lancées dans leur commercialisation, parmi lesquelles de grands laboratoires comme Arkopharma, Biocyte, Epycure mais aussi des marques spécialisées telles que Mium Lab et Lashilé Beauty.

Selon le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet), les ventes ont bondi de + 131 % en 2021, rien qu’en pharmacie.

Quel intérêt ?

gummies
Attention à ne pas consommer les « gummies » comme des bonbons !

Comme tout complément alimentaire classique en France, ces gommes peuvent contenir des nutriments (vitamines, minéraux…), des extraits de plantes, d’aliments (fruits et légumes) ainsi que des additifs et arômes autorisés dans l’alimentation humaine. Leur composition est strictement encadrée par décret.

Le principal intérêt des « gummies » réside dans leur aspect ludique. Elles sont plus faciles à ingérer que les compléments nécessitant d’être pris avec de l’eau et favorisent le suivi de cures en raison de leur goût plaisant. C’est néanmoins là où se situe également un risque de surdosage en vitamines et oligoéléments, d’une part si elles sont grignotées comme des bonbons, d’autre part si plusieurs cures sont suivies en même temps.

Par ailleurs, ces gommes à mâcher peuvent comporter une forte teneur en sucre ou ses dérivés (sirop de blé, sirop de glucose…). Et les alternatives sans sucre renferment parfois des édulcorants qui ne sont pas toujours bien tolérés par le foie. Limiter sa consommation de sucre pendant une cure permet de limiter les apports. En outre, de nombreuses allégations apparaissent sur les étiquettes (« sans sucre », « sans additifs », « sans arôme », « sans gluten », « vegan »…) mais elles ne dispensent pas de bien lire la composition.

Quelles mentions sur l’étiquette ?

Concernant l’étiquetage, la DGCCRF rappelle qu’il doit comporter les renseignements suivants :

  • le nom des nutriments ou substances caractérisant le complément,
  • la dose journalière recommandée ainsi qu’une mise en garde concernant le dépassement de cette dose,
  • une mention visant à éviter la consommation du complément alimentaire en substitution d’une alimentation variée,
  • un avertissement recommandant de conserver les compléments alimentaires hors de la portée des enfants.

Enfin, les compléments alimentaires, quel qu’ils soient, ne peuvent revendiquer en aucun cas une capacité à prévenir ou traiter une maladie.

A lire aussi : « CBD : que dit la réglementation ?« 

Quelles précautions prendre ?

Tout d’abord, rappelons que les compléments alimentaires ne sont pas des médicaments et ne poursuivent donc aucune action thérapeutique. Ils peuvent accompagner un traitement médical sans jamais s’y substituer. En cas de doute sur des interactions possibles avec des médicaments, il est nécessaire d’interroger un professionnel de santé, et particulièrement lorsque la prise d’un complément alimentaire concerne des enfants, adolescents, femmes enceintes ou allaitantes.

gummies
Respecter la posologie et consulter un médecin pour les enfants et femmes enceintes ou allaitantes.

Ensuite, un complément alimentaire ne peut être pris que dans le cadre d’une alimentation équilibrée, en respectant toujours les doses journalières recommandées. Il est également conseillé de ne pas en consommer au-delà d’un mois sans avis médical.

Même s’il ne s’agit pas de médicament, ces produits ne sont pas anodins et peuvent générer des effets secondaires. Si des effets négatifs sont constatés, ils doivent être signalés à un médecin ou un pharmacien, qui en informera l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Cet organisme surveille et évalue les risques liés à la présence de certains ingrédients dans les compléments alimentaires.

Attention à la vente en ligne

La DGCCRF (Répression des fraudes) a mené une enquête en 2020 sur la vente de compléments alimentaires sur des places de marché sur Internet, révélant un taux de non-conformité encore trop élevé.

Si la précédente enquête de 2014 avait mis au jour un fort taux d’anomalies de 80 %, les résultats de la dernière en date atteignent encore 76 %. La situation s’est donc très peu améliorée.

Sur 95 sites contrôlés, de nombreux manquements ont été constatés, parmi lesquels « l’utilisation d’allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme » (64 %). Près de la moitié (49 %) mentionnaient des allégations thérapeutiques interdites (c’est-à-dire qu’ils attribuaient à leurs produits des propriétés de prévention, traitement ou guérison d’une maladie humaine).

La DGCCRF indique qu’« un Français sur deux déclare avoir déjà consommé des compléments alimentaires », ce qui incite les enquêteurs à poursuivre leurs contrôles, en particulier sur les sites de vente en ligne.


Pour être toujours informé(e) de l’actualité qui concerne les consommateurs,
abonnez-vous à nos dossiers trimestriels…

Notre dernier numéro est consacré à l’alimentation : Comment concilier alimentation saine, budget serré et contraintes environnementales ?

A découvrir dès à présent dans votre espace abonné !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *