Véhicules hybrides rechargeables : tromperie sur la consommation réelle ?

Selon un rapport de la Commission européenne, les estimations de consommation des véhicules hybrides sont trop éloignées de la réalité.

La consommation d’énergie des véhicules est mesurée grâce à la procédure d’essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers (en anglais Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures, ou WLTP). Une procédure comportant plusieurs tests – réalisés dans des conditions plutôt avantageuses – qui permettent de vérifier la conformité des véhicules neufs aux normes en vigueur. Plusieurs critères sont pris en compte tels que la température, la vitesse moyenne (46 km/h) et maximum (131 km/h), la durée du test (30 minutes), la distance parcourue (23 km), etc.

Des écarts conséquents

De fait, les résultats demeurent une estimation et diffèrent de la consommation véritable. Un rapport de la Commission européenne met au jour cette différence, qui est particulièrement importante en ce qui concerne les véhicules hybrides.

Depuis 2021, des dispositifs embarqués de surveillance de la consommation de carburant (OBFCM) sont obligatoires dans les véhicules neufs et collectent des données permettant de connaître notamment la consommation réelle.

Ainsi, la Commission a pu comparer les résultats et constater que si les voitures essence et diesel utilisent plus de carburant en conditions réelles (respectivement + 23,7 % et + 18,1 %) que ce que promet l’homologation, l’écart est bien plus conséquent pour les voitures hybrides rechargeables qui consomment 3,5 fois plus que les données avancées par la norme WLTP (soit jusqu’à 6L/100km au lieu d’une consommation censée être sous la barre des 2L/100 km).

hybrides rechargeables
Les hybrides rechargeables consomment 3,5 fois plus que les données avancées par la norme WLTP

Un usage inadapté des hybrides rechargeables ?

Selon la Commission, la différence résulte d’un usage inadapté des hybrides rechargeables et de tests qui ne correspondent pas à la réalité du terrain.

En effet, les automobilistes ont tendance à moins recharger les batteries (ce qui conduit à une utilisation prédominante du moteur thermique) et à effectuer plus de longues distances que prévus. En outre, les préconisations des constructeurs ne sont pas suivies à la lettre (démarrages en douceur, maintien d’une vitesse stable).

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Des méthodes de calculs à revoir ?

Les méthodes de calcul de l’homologation sont également pointées du doigt et un réajustement des protocoles est attendu dès 2025. La mesure ne sera pas sans conséquence pour les constructeurs, car ces derniers sont astreints à une baisse moyenne des émissions de CO2 par voiture vendue.

Or, le calcul se base sur la consommation WLTP ; si les valeurs sont trop élevées, les constructeurs s’exposent à des amendes de plusieurs centaines de millions d’euros !

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