L’automne marque le retour de la saison des foires aux vins. Pour beaucoup de consommateurs, c’est le moment de faire de bonnes affaires.
Dans les grandes surfaces, les rayons où s’alignent des centaines de références sont généralement une source de questionnement pour les amateurs. Ce système de distribution nécessite souvent des approvisionnements en grandes quantités, privilégiant les domaines immenses au rendement très élevé. Surtout, les vins proposés lors de ces événements commerciaux sont bien souvent de qualité hétérogène. Alors, comment repérer les bonnes opportunités ?
Préparer sa visite de la foire
Avant tout achat, il est judicieux de se renseigner en amont. Par exemple, le bouche à oreille ou les commentaires d’experts dans des guides du vin et sur des sites web dédiés éviteront aux consommateurs de se perdre dans les rayons. Pour ce qui est des prix, il est important de comparer les offres d’un magasin à l’autre. Et, pour aider les consommateurs à choisir, il existe des applications mobiles qui classent et notent les vins.
Parfois, il peut arriver que les stocks soient très faibles et que les plus belles références partent vite : mieux vaut être parmi les premiers acheteurs pour saisir les meilleures opportunités ! A noter cependant que les domaines les plus qualitatifs refusent en grande majorité d’être vendus en grande surface.
Réagir face à une indisponibilité des vins
Les produits proposés sur les catalogues ou dépliants publicitaires lors des foires aux vins doivent être disponibles pendant toute la durée de l’opération et avec toutes les caractéristiques présentées dans la publicité (millésime, appellation, prix).
L’indisponibilité d’un produit peut être constitutive d’une pratique commerciale trompeuse au sens de l’article L.121-1 du Code de la consommation, dès lors que le professionnel ne s’est pas approvisionné en quantité suffisante compte tenu de l’importance de la publicité, n’informe pas les consommateurs de l’indisponibilité avant leur entrée dans l’espace de vente, enfin refuse de prendre commande. Et les sanctions peuvent être lourdes pour le distributeur qui encourt jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende.
L’indisponibilité des produits peut se résoudre à l’amiable :
- Si le vin fait l’objet d’un réapprovisionnement au cours de l’opération ;
- Si le consommateur a la possibilité de passer commande du ou des vins indisponibles ;
- Si le distributeur propose un vin équivalent et au même prix que le vin manquant.
De fait, le distributeur organisateur de la foire qui propose des vins en quantités limitée doit prévoir des modalités de réapprovisionnement en cours d’opération, voire une mutualisation des stocks avec d’autres magasins de la même enseigne, pour répondre à la demande des consommateurs.
Si des dégustations gratuites réservées à des clients privilégiés sont organisées la veille de l’opération avec possibilité d’achat, elles ne doivent pas entraîner une indisponibilité des vins proposés lors de la foire proprement dite, notamment lors de l’ouverture. Ainsi les quantités proposées lors des dégustations doivent être prises en compte par le distributeur au moment de l’approvisionnement.
Rester vigilant sur les prix
Le prix en magasin doit correspondre à celui annoncé dans le catalogue, lui-même devant se rapporter au produit dont la photo illustre la publicité. A défaut, le distributeur peut être sanctionné au titre de pratique commerciale trompeuse.
En outre, depuis le 28 mai 2022, toute annonce de réduction de prix, qu’elle soit réalisée en magasin, sur Internet ou sur catalogue, doit indiquer le prix antérieur, défini comme le « prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l’égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours précédant l’application de la réduction de prix » (article 112-1-1 du Code de la consommation).
Enfin, la vigilance est de mise concernant les ventes par lot : les 2+1 bouteilles offertes ou les ventes par carton de 12 ou 24 ne sont pas toujours gages de bonnes affaires. En effet, ce sont parfois des vins de négociant qui ont des stocks à écouler… Également à éviter les trop vieux millésimes : en grande distribution comme pendant les foires, nul ne sait vraiment dans quelles conditions ils ont été conservés.
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Distinguer les distinctions
Selon le magazine 60 millions de consommateurs, « les médailles font vendre (…) Sans que l’on sache toujours par qui et comment elles sont décernées » et pourtant « six Français sur dix affirment être attentifs aux médailles lors de leurs achats ». Cela peut se justifier si la médaille est attribuée dans le cadre d’un concours homologué par la DGCCRF.
Les mentions type « Coup de cœur », « Label de« , « Sélectionné par », « Vieilles vignes », etc. ne relèvent d’aucune règlementation et sont rarement une garantie de qualité. La mention « Grand vin » ne veut, quant à elle, pas dire grand-chose car elle est autorisée pour tous les vins, du moment que ces derniers sont fabriqués dans le cadre d’une AOC.
L’AOC permet de situer le vin et d’être sûr qu’il a été produit selon le cahier des charges de l’appellation. Mais on trouvera d’excellents vins hors appellation et inversement des vins provenant de très grandes appellations qui ne seront pas forcément excellents. Le millésime peut donner certains indices sur ce que donnera le vin à la dégustation et sur son potentiel de garde.
Enfin, la mention de « cru » est intéressante : les Grand Crus classés apportent un gage de qualité, dès lors qu’il s’agit d’un classement sérieux (classement 1855, classements des Graves ou des Saint-Emilion par exemple). En Bourgogne, celles de Premier Cru et Grand Cru donnent une bonne idée de la qualité du terroir d’où provient le vin.
La DGCCRF a créé un guide accessible sur son site Internet (rubrique Publications > Guides et dépliants) pour décrypter les étiquettes que les consommateurs seront amenés à lire au gré des nombreuses foires aux vins de l’automne.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.