À l’approche de Noël, la vigilance est de mise face aux plateformes de e-commerce qui commercialisent des jouets dangereux, exposant les enfants à des risques pour leur santé.
La Fédération européenne des industries Jouet Puériculture qui défend les intérêts des grandes marques du secteur (Lego, Playmobil, Ravensburger…) a mené des tests en laboratoire sur 102 jouets achetés sur des sites et applications de e-commerce comme Temu, Shein, Ali Express, mais aussi sur les places de marché d’Amazon et de Cdiscount. Les résultats sont accablants :
86 % de l’échantillon s’est révélé non conforme et 80 % dangereux.
Des jouets retirés de la vente mais qui réapparaissent ailleurs
« Notre objectif était de démontrer le danger de ces jouets sans marques, vendus à des prix dérisoires », explique au magazine « 60 millions de consommateurs » Christophe Drevet, directeur général de la Fédération française des industries Jouet Puériculture.
Déjà en février dernier, cet organisme avait procédé à des tests sur 19 jouets achetés sur Temu et aucun n’était conforme à la réglementation européenne. Bien que la plateforme les ait retirés de la vente, ces jouets sont réapparus plus tard sur d’autres sites… « On comprend que les budgets serrés favorisent l’attrait des bons plans, concède Christophe Drevet. Mais le jouet n’est pas un produit comme les autres, l’enfant l’utilise parfois de manière inattendue ».
Augmentation des saisies des douanes
Les résultats de cette enquête corroborent les données de la douane dont l’activité portant sur la sécurité des jouets a nettement augmenté. Sur les 2,31 millions de jouets contrôlés en 2023 (soit 35 % de plus qu’en 2022), plus de 793 000 étaient non conformes, dont 91 100 dangereux.
En outre, une porte-parole de l’administration des douanes a révélé à « 60 » que 7,84 millions de jouets ont été saisis en 2023, contre 2,06 en 2022.
Pourtant la douane n’a pas la possibilité matérielle d’arrêter tous les jouets dangereux à la frontière… face à la profusion d’offres sur Internet, le seul moyen de limiter les accidents demeure la prévention. D’autant plus que les consommateurs peuvent avoir de grandes difficultés à s’y retrouver : si les plateformes chinoises (telles que Temu ou Shein) commencent à être bien identifiées comme risquées, d’autres (comme Cdiscount ou Amazon) ont recours à des marketplaces. « Ces plateformes rendent accessibles les produits d’opérateurs situés en dehors de l’Union européenne, qui ne respectent aucune des règles de sécurité », fustige Christophe Drevet.
De son côté, la secrétaire d’État à la consommation, Laurence Garnier, fait part de son inquiétude à l’approche de Noël. « Le marché du jouet va être inondé de produits chinois, qui ne respectent pas les normes. Un ours en peluche chinois peut coûter moins cher qu’un ours en peluche français, mais son œil est susceptible d’être arraché et ingéré par l’enfant. Nous devons être particulièrement vigilants, les enjeux sont trop importants pour les familles françaises. »
Le magazine 60 millions de consommateurs attire également l’attention sur les lieux inattendus où nous sommes susceptibles de trouver ce type d’articles, comme certains marchés de Noël.
Les conseils essentiels de sécurité pour acheter un jouet
Pour s’assurer qu’un jouet est conforme aux exigences réglementaires, il faut notamment :
- Vérifier qu’il comporte bien le marquage « CE » ;
- Tenir compte de l’âge de l’enfant et des préconisations sur les emballages ;
- Privilégier les mécanismes simples ;
- Faire attention aux jouets comportant des aimants et de petits éléments susceptibles d’être avalés.
Pour les lieux de vente, il est recommandé de préférer les grandes enseignes ou magasins spécialisés, et sur Internet, de passer par des sites de confiance, sachant que même pour la vente en ligne, les professionnels sont tenus d’afficher certaines informations obligatoires.
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Enfin, les achats d’occasion entre particuliers n’offrent aucune garantie de conformité. Pour concilier sécurité et petits prix, mieux vaut se tourner vers des revendeurs professionnels, notamment ceux inscrits dans le champ de l’économie sociale et solidaire tels qu’Emmaüs ou Carijou à Strasbourg, dans leurs boutiques mais aussi en ligne sur le site label Emmaüs ou encore sur le Marché OFF, marché de Noël éthique et engagé à Strasbourg (qui se tiendra place Grimmeissen du 27 novembre au 24 décembre 2024).