Les enfants sollicitent leurs parents de plus en plus tôt pour obtenir un smartphone, gage d’autonomie et de responsabilité. En France, selon un sondage Médiamétrie réalisé en 2020, l’acquisition du premier portable se fait autour des 9 ans de l’enfant. De leur côté, les parents sont souvent réticents. Bien que le téléphone leur apporte de la sérénité – avec la possibilité de contacter leur progéniture à tout moment – il est aussi source d’inquiétude en raison des contenus inappropriés auxquels les enfants sont susceptibles d’être exposés.
Alors comment faire le bon choix pour contenter tout le monde ?
Un simple moyen de contact
Pour les plus jeunes, mieux vaut éviter les smartphones connectés. L’accès à Internet et aux réseaux sociaux est déconseillé en dessous d’un certain âge (pour rappel, l’âge légal pour ouvrir un compte sur les réseaux sociaux est de 13 ans) et nécessite a minima l’installation du contrôle parental.
Dans un premier temps, un téléphone simple qui ne sert qu’à téléphoner et envoyer des messages sera le plus approprié. En plus d’être moins cher et de sécuriser les parents, il est facile d’utilisation et moins susceptible d’être volé.
Smartphone sous surveillance
Pour les plus âgés qui souhaitent un appareil plus élaboré – et surtout l’accès à Internet – il est possible de se tourner vers les smartphones connectés.
L’installation d’un contrôle parental pour les mineurs est indispensable pour filtrer les contenus choquants mais aussi limiter le temps d’écran.
En effet, en plus de bloquer l’accès à certains sites inappropriés (charme, rencontre) et de sécuriser les achats en ligne (jeux vidéo, vidéos à la demande…), le contrôle parental permet d’agir sur la connexion Wi-Fi pour en limiter les horaires d’accès.
Rappelons qu’il peut être installé soit via le système d’exploitation du téléphone, soit via son opérateur de téléphonie, soit via une application spécialisée.
Toutefois, s’agissant des contenus problématiques en ligne, le contrôle parental n’est pas toujours fiable à 100 %, raison pour laquelle un dialogue doit être instauré en amont afin de rassurer l’enfant, instaurer la confiance et lui apprendre comment réagir (notamment en l’incitant à en parler le cas échéant).
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La seconde main plus adaptée ?
Un smartphone neuf offre l’avantage de la nouveauté, avec de meilleures performances et la possibilité de le garder de nombreuses années. Toutefois, l’investissement peut être conséquent (jusqu’à 1 000 €) et peser sur le budget familial. En outre, le risque de perte, de vol ou de casse constitue un véritable frein. La souscription à une assurance se révèle souvent indispensable.
L’achat d’un téléphone d’occasion sera alors sans doute plus judicieux, tant d’un point de vue économique qu’environnemental. En effet, outre le prix moins élevé, le reconditionnement d’un téléphone mobile a un impact environnemental 2 à 4 fois moins élevé que la production d’un équipement neuf complet selon l’Ademe (Agence de la transition écologique).
A noter par ailleurs que l’acquisition d’un appareil d’occasion auprès d’un professionnel offre les mêmes protections légales que l’achat d’un produit neuf : obligation d’information précontractuelle, garantie des vices cachés, garantie de conformité, droit de rétractation (si l’achat est réalisé à distance) …
Enfin, il est recommandé d’opter pour un modèle assez solide et de l’équiper de protections contre les chocs (lesquels ? coque, étui, film posé sur l’écran, etc.).
Quel forfait choisir ?
Aujourd’hui, de nombreuses offres pullulent sur le marché : avec ou sans engagement, 5G, Data, couverture internationale, offres prépayées… Difficile d’y voir clair et de savoir comment choisir. Le forfait dépend en réalité de l’usage qui en sera fait par l’enfant.
Les forfaits sans engagement procurent une plus grande liberté et permettent de changer plus facilement d’offre. Pour éviter les dépassements onéreux, mieux vaut s’orienter vers les forfaits bloqués (qui ne concernent que les appels sortants ; les appels entrants sont sans restriction).
Ces forfaits ont également l’avantage de bloquer les usages hors de France, les appels à des numéros surtaxés ou encore les achats multimédias (comme les applications payantes). Certaines offres comprennent de la Data (accès à Internet), d’autres non. Il est donc possible de s’en passer pour les plus jeunes et de limiter la consommation à 50 ou 100 Mo et jusqu’à parfois 40 Go.
Il existe également des cartes prépayées, qui se rechargent facilement, avec différents montants, durées de validité et nombre de Data disponibles. Une option flexible et sans contrainte, où l’utilisateur paie le service à la demande, sans engagement ni abonnement. Elles sont proposées par la plupart des opérateurs et sont disponibles dans les bureaux de tabac, librairies et supermarchés. Les tarifs vont de 1 € à 50 € en moyenne, avec des durées de validité qui oscillent entre quelques jours à plusieurs mois.
Il faut néanmoins être vigilant, car une fois le délai écoulé, la ligne est supprimée. De même, le crédit qui n’est pas utilisé dans le temps imparti est perdu une fois la durée de validité arrivée à échéance. En revanche, le crédit restant peut être reporté au moment de la recharge et se cumuler avec le nouveau montant crédité.
Enfin, la couverture internationale peut être une option intéressante si des études à l’étranger sont prévues par exemple ou si l’adolescent se rend ponctuellement hors de France pour des vacances ou rendre visite à de la famille…
Le 3018 : pour les victimes de violence numérique
Selon une étude financée par la Caisse d’Épargne pour l’association E-enfance, 60 % des 18-25 ans et 20 % des enfants et ados (6-18 ans) disent avoir déjà été confrontés à une situation de cyberharcèlement.
Or, le cyberharcèlement et ses dérivés (“revenge porn*”, chantage à la webcam, usurpation d’identité, exposition à des contenus violents, harcèlement scolaire) sont un véritable fléau qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé mentale, poussant dans des cas extrêmes des jeunes au suicide.
C’est pourquoi l’association E-enfance a mis en place en septembre 2023 le numéro 3018, numéro national pour accompagner les jeunes victimes de violences numériques et devenu le numéro de référence pour les victimes de harcèlement. Au bout du fil, des psychologues et juristes spécialisés dans les phénomènes de harcèlement et de cyberviolences sont mobilisés pour aider les familles.
Les appels au 3018 sont gratuits, anonymes et confidentiels, 7 jours sur 7 de 09h00 à 23h00, 365 jours par an, pour les enfants, les ados ou les parents qui ont besoin d’être accompagnés sur les problématiques liées aux usages numériques.
Une application « 3018 » complète ce dispositif et peut être installée sur les smartphones des enfants et adolescents pour accéder facilement à des fiches pratiques, prendre rapidement contact avec un professionnel via le tchat ou encore stocker les preuves du harcèlement (comme des captures d’écran, photos…) qui sont alors conservées dans un coffre-fort numérique sécurisé.
* revenge porn ou « vengeance pornographique » : consiste à se venger d’une personne en rendant publics des contenus pornographiques où elle figure, sans son consentement.