Instagram, WhatsApp, Facebook… À compter du 27 mai 2025, ces réseaux sociaux pourront exploiter les publications des utilisateurs pour entraîner l’outil d’intelligence artificielle Meta AI. Toutefois, les internautes de l’Union européenne peuvent s’y opposer ; voici comment faire.
L’entreprise américaine Meta – la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp – a mis à jour ses conditions générales le 7 avril dernier, précisant qu’elle commencera à collecter les données de ses utilisateurs de 18 ans et plus (photos, vidéos, commentaires…) afin d’améliorer son outil d’intelligence artificielle (IA) Meta AI.
L’outil est capable de produire du texte, des images ou des vidéos en réponse à des requêtes (aussi appelées « prompts »), à la manière du célèbre ChatGPT. Pour fonctionner, Meta IA a besoin d’une gigantesque quantité d’informations. Or, les réseaux sociaux en regorgent et Meta n’aura qu’à se servir parmi les données collectées pour « entraîner » son IA.
Toutefois, la législation européenne protège les internautes issus de l’Union européenne : en vertu du Règlement général sur la protection des données (RGPD), ces derniers ont le droit de s’y opposer.
Pourquoi refuser la collecte de données pour l’IA ?
Si vous possédez un compte sur un ou plusieurs de ces réseaux sociaux et que vous ne souhaitez pas que vos données soient utilisées pour l’IA de Meta, vous n’avez que jusqu’au 27 mai pour agir. Une fois cette date passée, les changements entreront en vigueur sur Meta et il ne sera plus possible de s’y opposer.
Bien entendu, si chacun est libre d’accepter ou de refuser que ses données soient utilisées, l’important est de garantir à tous un accès à une information éclairée. Ainsi, plusieurs raisons peuvent motiver un refus, telles que des considérations écologiques : aujourd’hui, ces technologies sont très gourmandes en eau et en énergie. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une hausse de plus de 75 % de la consommation électrique des datacenters (dont dépend le fonctionnement de l’IA) d’ici à 2026.
Il est également possible de refuser pour des raisons politiques, en raison des positions de Mark Zuckerberg, le fondateur et président directeur général de Meta, ou encore en soutien aux artistes dont les œuvres sont exploitées par les IA (les contenus collectés servent à créer des copies ou des œuvres similaires gratuitement et sans le consentement de leurs auteurs).
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Comment s’y prendre ?
Sur Facebook et Instagram, la démarche est quasi similaire :
- Rendez-vous sur votre profil et cliquez sur les trois petits traits en haut à droite (sur Facebook, cliquez sur la photo de profil puis sur la roue crantée « paramètres et confidentialité » > voir photos ci-dessous) ;
- Faîtes défiler les paramètres et choisir « centre de confidentialité » (à défaut, cliquez sur « A propos ») ;
- Un long message s’affiche, il s’agit de la présentation de la nouvelle politique de Meta. Faites défiler le message et cliquez sur le mot « opposer » qui apparaît en surbrillance ;
- Vérifiez que l’adresse mail indiquée est bien la vôtre et, si vous le souhaitez, indiquez le motif du refus*. Puis cliquez sur « envoyer ».

Concernant WhatsApp, il faut passer par un formulaire en ligne et cocher la case « Comment formuler une opposition au traitement de mes informations ? » puis la case « Je souhaite formuler une opposition ». Votre adresse mail et votre n° de téléphone doivent être renseignés afin que votre compte soit identifié.
A noter que pour WhatsApp, les messages privés ne seront pas utilisés pour entraîner l’IA, mais depuis quelques temps, une nouvelle fonctionnalité est discrètement apparue (un rond bleu et rose « Meta IA »). Tous les messages qui transitent par cette fonctionnalité seront possiblement récupérés pour nourrir la base de données de Meta AI.
Enfin, des discussions sont en cours entre la Cnil, la Data Protection Commission en Irlande (pays du siège de Meta) et leurs homologues européens pour évaluer ce système contraire aux règles du RGPD, dont l’un des principes phares repose sur le consentement exprès. Or, dans ce cas de figure, les consommateurs doivent manifester leur désaccord.
*Le média "VERT" propose le texte ci-dessous pour motiver son refus :
Je m’oppose expressément à l’utilisation de mes publications, photos, commentaires ou toute autre donnée personnelle ou publique présente sur mon compte dans le cadre du développement ou de l’entraînement d’outils d’intelligence artificielle par Meta ou ses partenaires. Conformément à la législation européenne sur la protection des données (RGPD), je vous demande de respecter mon droit d’opposition. Merci de me confirmer la prise en compte de cette demande.
Je m’oppose exprement à l’utilisation de mes publications photo et commentaire ou toutes données personnelles