La CLCV a enquêté sur les produits alimentaires mis en avant dans les catalogues promotionnels de cinq enseignes de la grande distribution. Résultat : une majorité de produits gras, sucrés et salés – mais également la viande et la charcuterie – sont mis à l’honneur, tandis que les fruits, légumes et produits bio sont quasi absents des opérations.
Produits gras, salés et sucrés à l’honneur
Les autorités sanitaires, par la voie du Programme national nutrition santé (PNNS), distillent depuis plusieurs années des recommandations afin de parfaire notre alimentation à tous les âges de la vie.
L’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population est un enjeu de santé publique majeur et la nutrition fait l’objet (avec l’activité physique) de mesures visant à agir pour préserver au mieux de pathologies telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, l’ostéoporose ou le diabète type 2.
Parmi ces mesures, le PNNS recommande de réduire la consommation d’aliments gras, salés et sucrés, de boissons sucrées, de viande et de charcuterie puis de privilégier les fruits et légumes, les légumineuses et fruits à coques non salés.
Pourtant, dans les catalogues des grandes surfaces, la tendance est totalement inversée. Dans son enquête, la CLCV a analysé dix catalogues promotionnels de cinq enseignes*, comptabilisant au total 1 349 produits présentés. Les aliments à limiter représentent plus d’un tiers des catalogues et 41 % des promotions ciblent des produits avec un Nutri-Score D ou E (à noter d’ailleurs que seul un tiers des produits dans les catalogues affiche un Nutri-Score).
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Peu de produits bruts ou bio dans les catalogues promotionnels
À l’opposé, les promotions sur les fruits frais et légumes frais ne représentent respectivement que 3 % et 2 % des catalogues.
Ensuite, près de 50 % des promotions concernent des produits d’origine animale avec en tête les produits laitiers (15 %, parmi lesquels 52 % sur les fromages), puis les viandes (8 %).
Enfin, seulement 6 % des promotions portent sur les produits bio ; alors que les pouvoirs publics encouragent leur consommation, ils demeurent trop chers pour de nombreux Français.
Face à ces constats, la CLCV demande aux enseignes d’améliorer la qualité de l’offre de produits alimentaires proposés dans les catalogues promotionnels et d’y afficher systématiquement le Nutri-Score.
L’association appelle également les pouvoirs publics à rendre obligatoire le Nutri-Score dans toutes les communications promotionnelles, à limiter à 10 % les promotions sur les produits notés D et E (contre 41 % à l’heure actuelle) et à les interdire pour ces mêmes catégories de produits destinés aux enfants.
*Relevé réalisé entre février et avril 2024 auprès de 5 enseignes (2 catalogues par enseigne) : Carrefour, Intermarché, Leclerc, Lidl, et Système U.
**source photo : communiqué de presse de la CLCV