Le magazine « 60 millions de consommateurs » a mené une enquête sur les salades en sachet et analysé 26 références présentes sur le marché (13 laitues et 13 mâches). Nombre d’entre elles contiennent des résidus de pesticides, parfois en quantité non négligeable.
Aujourd’hui, 7 Français sur 10 consomment des salades emballées : plus pratique et plus rapide, ces produits répondent aux attentes des consommateurs qui cuisinent de moins en moins et optent pour des préparations toutes faites.
Salades en sachet chères et peu écologiques
Pourtant, en cette période d’inflation, le gain de temps ne va pas de pair avec le gain économique. En moyenne, ces salades coûtent entre 4,45 et 9,75 € le kilo, bien plus chères qu’une laitue fraîche et entière, même avec 15 à 20 % de pertes.
Les consommateurs apprécient également les mélanges de plusieurs variétés, la disponibilité de ces produits toute l’année ainsi que leur durée de conservation avant ouverture plus longue (à condition de maintenir le sachet à une température maximale de 4°C pendant toute la durée de stockage). Un résultat rendu possible grâce au conditionnement « sous atmosphère protectrice » : l’oxygène est chassé du sachet dans lequel ne subsiste qu’un mélange de gaz carbonique et d’azote.
Toutefois, le procédé nécessite l’usage de sachets en plastique, qui reste un gros point noir de ces produits. Bien que la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) prévoit l’interdiction des emballages plastiques pour la plupart des fruits et légumes, les salades en sachet ne sont pas concernées car considérées comme des produits transformés.
Près de 4 résidus de pesticides par salade
Mais surtout, ces salades contiennent de nombreux résidus de pesticides, utilisés pour assurer un fort rendement et garder ces produits fragiles visuellement intacts. Sur les 26 références analysées, seules cinq sont totalement exemptes de traces de pesticides (deux laitues et trois mâches). Le reste des produits de l’échantillon contient en moyenne 3,8 résidus de pesticides parmi 28 molécules différentes identifiées.
L’enquête révèle la présence de 8 molécules suspectées d’avoir au moins une action « cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction » (CMR). Néanmoins, les quantités retrouvées demeurent sous le seuil des limites réglementaires. A priori, ils ne présentent donc pas de risque pour la santé, bien que l’impact nocif d’un « effet cocktail » ne soit pas exclu.
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Contamination liée à la pollution des sols
L’origine de ces résidus s’explique par divers facteurs : un usage volontaire, des dispersions aériennes dues à un épandage à proximité, la contamination du sol et/ou des eaux… A ce titre, bien que les références en bio soient les plus épargnées, l’une d’entre elles contenait un résidu issu de la dégradation d’un herbicide, interdit d’usage depuis 2010, probablement en raison de la persistance de ce produit phytosanitaire dans les sols.
En outre, le magazine a relevé certaines bizarreries, comme avec la marque Florette, dont la laitue estampillée « sans résidu de pesticides » en contenait, tandis que la version classique en était dépourvue…
Enfin, les enquêteurs ont recherché également la présence de résidus chlorés – les salades bénéficiant d’un bain de prélavage dans de l’eau légèrement additionnée de chlore – mais aucune référence ne dépasse (ni même n’approche) la limite réglementaire.
En conclusion, ce type de salade devrait être consommé occasionnellement. Pour une meilleure préservation de la santé et de l’environnement, la salade en vrac – de préférence bio – reste l’option la plus recommandée.