Téléconsultation : que valent les plateformes de e-santé ?

Les plateformes de téléconsultations médicales se sont fortement développées à la faveur de la pandémie de Covid-19. Elles permettent d’être mis en relation avec un professionnel de santé, avec ou sans rendez-vous, même à la dernière minute. Actuellement, les téléconsultations représentent 4 % du volume global des consultations en France selon l’Assurance maladie. Une solution bien pratique quand son médecin traitant est absent ou indisponible.

Chez soi ou via des bornes

Pour ce faire, une simple connexion internet suffit sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone munis d’une caméra et d’un micro. L’accès au service est conditionné toutefois à une inscription préalable nécessitant la transmission de diverses informations (nom, prénom, âge, poids, taille, adresse, mail, téléphone, numéro de carte Vitale…).

Le magazine « 60 millions de consommateurs » a passé en revue 10 plateformes de téléconsultation – dont les plus connues sont Doctolib, Qare ou encore Hellocare – dans son dernier numéro juillet-août 2024.

Certaines d’entre elles se sont focalisées sur la médecine générale (à l’instar de la société Medadom qui met à disposition des cabines ou bornes connectées et équipées de dispositifs médicaux dans des pharmacies ou des mairies), tandis que d’autres mettent également en relation les patients avec des spécialistes. La plateforme Qare donne accès à des professionnels de santé non médecins tels que des sages-femmes ou psychologues ou ostéopathes par exemple.

Téléconsultation

Conditions de remboursement

La majeure partie du temps, les consultations sont réalisées en visioconférence, bien que certaines plateformes proposent des échanges par messagerie instantanée (une pratique qui n’entre pas dans la définition de la téléconsultation selon l’Assurance maladie). Le magazine attire l’attention sur les sites qui ne sont pas basés en France, comme Zava, dont les médecins ne sont pas inscrits à l’ordre des médecins en France mais en Irlande ; aucune prise en charge de la Sécurité sociale n’est alors assurée.

De même, la plateforme Feeli se positionne comme une clinique privée dont les honoraires sont indiqués en page d’accueil et dans la FAQ (30 € la consultation avec un généraliste et 45 € avec un dermatologue, note « 60 »).

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De son côté, Doctolib se présente davantage comme un site de prise de rendez-vous, bien que certains professionnels de santé acceptent la téléconsultation (mais souvent uniquement avec leur patientèle).

Quant au remboursement, il est soumis à des règles strictes : le patient doit être orienté par son médecin traitant à moins qu’il s’agisse d’une situation d’urgence, d’une prise de rendez-vous avec des spécialistes en direct, d’un mineur de moins de 16 ans, d’une personne qui ne dispose pas de médecin de traitant ou si ce dernier n’est pas disponible dans un délai compatible avec l’état de santé du patient.

Dans ces cas-là, les règles habituelles de remboursement s’appliquent : l’Assurance maladie prend en charge la téléconsultation à hauteur de 70 % (100 % pour les consultations en lien avec une affection longue durée). En l’absence de médecin traitant déclaré, la téléconsultation n’est remboursée qu’à hauteur de 30 %.

Des majorations sont prévues en cas de consultation un dimanche, un jour férié ou sur les tranches horaires 6h-8h et 20h-minuit. Enfin, des frais de service supplémentaires peuvent être ajoutées par les plateformes. Toutefois, la situation devrait évoluer : un décret du 29 février 2024 prévoit de réguler l’offre des sociétés de téléconsultation.

Les plateformes respectant les modalités du décret reçoivent un agrément d’une validité de deux ans. A ce jour, seules Medadom, Qare et Tessan l’ont obtenu.

Une solution aux déserts médicaux ?

Enfin, alors que les déserts médicaux représentent 87 % du territoire français, la téléconsultation est souvent présentée comme une solution. Néanmoins, il s’avère que 7 téléconsultations sur 10 concernent des grands pôles urbains (qui peuvent aussi être concernés par le phénomène). La plateforme Qare de son côté recense 40 % de téléconsultants vivant dans des déserts médicaux.


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