Le magazine « 60 millions de consommateurs » consacre un hors-série sur la santé des femmes, dans lequel il est question notamment des maladies cardio-vasculaires qui sont moins bien diagnostiquées chez elles.
Si la prévention en matière de cancer du sein est bien connue – notamment, grâce à l’opération « octobre rose » – les Françaises sont moins bien informées sur les maladies du cœur. Pourtant, si 35 femmes meurent chaque jour du cancer du sein en France, elles sont 204 à succomber à une maladie cardio-vasculaire (chiffres de 2019). « Les maladies cardio-vasculaires tuent autant, parmi la population féminine, que tous les cancers réunis », précise le magazine, tandis que la tendance s’inverse chez les hommes qui meurent davantage du cancer.
Pourquoi les femmes sont plus exposées ?
Plusieurs raisons expliquent ces lacunes. Tout d’abord une sensibilité plus élevée à certains facteurs de risque (en particulier le tabac) en raison de la vulnérabilité cardio-vasculaire associée à la contraception, à la grossesse et à la ménopause.
Ensuite, les symptômes chez les femmes diffèrent de ceux des hommes. Si dans le cas de l’infarctus du myocarde (la « crise cardiaque »), la moitié des femmes peuvent ressentir les mêmes douleurs dans la poitrine, irradiant dans le bras et la mâchoire, l’autre moitié des patientes présentent des symptômes plus difficiles à détecter car moins caractéristiques : sensation d’épuisement, grande fatigue, douleur aigüe dans le haut du dos ou encore des symptômes digestifs (nausées, vomissements, brûlures gastriques…).
« Si ces symptômes apparemment gastriques sont accompagnés d’une sensation d’épuisement ou d’essoufflement pour des efforts minimes, cela doit absolument vous alerter », insiste le Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue à l’Institut cœur poumon du CHU de Lille.
Enfin, les femmes ont tendance à minimiser leurs symptômes et à consulter plus tardivement que les hommes, ce qui conduit à des retards de diagnostic.
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Les facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque sont le tabac (dans huit cas sur dix), mais également le stress, l’hypertension, l’obésité abdominale… qui présentent une toxicité plus élevée sur les artères féminines.
Le magazine indique qu’un nouveau « bilan prévention » doit être généralisé à l’ensemble du territoire en janvier 2024, avec des consultations de 30 à 45 minutes à quatre moments clés de la vie (18-25 ans, 45-50 ans, 60-65 ans et 70-75 ans). Cette initiative vise à remédier en partie à ces lacunes.