Le « mouse jacking », qui pourrait être traduit par « vol à la souris (d’ordinateur) », est une technique de vol de voiture sans effraction. Les malfaiteurs utilisent en effet la technologie pour pirater les véhicules. Comment s’y prennent-ils et comment se prémunir ?
Hausse des vols de voitures en France
Selon le baromètre 2023 ARGOS*, le nombre de vols de voiture en France a progressé de 11,1 % en 2023 par rapport à l’année précédente (et + 18,9 % par rapport à 2021). Les modèles les plus prisés sont ceux qui se vendent le mieux : la Renault Clio IV (2 378 vols), suivie de la Renault Mégane IV (1 297) et de la Peugeot 3008 II (1 181).
Toutefois, c’est la Lexus RXII qui est la plus fréquemment volée au regard du nombre de véhicules en circulation.
Dans 70 % des cas, les vols s’effectuent sans effraction et sont souvent l’œuvre de réseaux organisés vers le trafic international.
Le mode opératoire du « mouse jacking »
De plus en plus répandue dans toute la France, la technique du « mouse jacking » consiste à neutraliser la sécurité informatique des véhicules nouvelle génération. Plus besoin de casser une vitre ou de crocheter une serrure, les voleurs sont munis d’ordinateurs et de logiciels spécialisés leur permettant de prendre le contrôle du véhicule sans éveiller les soupçons.
En effet, les véhicules sont de plus en plus sophistiqués, bardés d’électronique présentant des failles de sécurité, ce qui les rend vulnérables au piratage informatique.
La généralisation des systèmes d’ouverture et de démarrage sans contact sont particulièrement mis en cause. Selon l’Automobile-Club Allemand (ADAC), sur 500 véhicules testés, seuls 5 % ont résisté au piratage.
Pour ce faire, les malfaiteurs interceptent le signal de la clé sans fil du propriétaire du véhicule (au moyen d’un boitier amplificateur de « mouse jacking » ou d’un brouilleur d’ondes), soit en le guettant au moment où il quitte sa voiture, soit en sonnant chez lui sous un faux prétexte pour chercher du regard si la clé du véhicule est à proximité de l’entrée (ou d’une fenêtre).
Une fois dans le véhicule, ils peuvent reprogrammer des clés ou des cartes pour démarrer et repartir au volant.

Que deviennent les véhicules volés ?
Le plus souvent, ils sont revendus sur le marché de l’occasion après avoir subi quelques modifications. Tout d’abord, la falsification des papiers (en s’aidant de papiers volés sur des modèles identiques ou tout simplement en récupérant les papiers du véhicule laissés par le propriétaire dans la boîte à gants).
Ensuite, en maquillant le véhicule pour le mettre en conformité avec les nouveaux papiers, grâce au concours d’un mécanicien peu scrupuleux qui change les numéros de série, le pare-brise (qui porte parfois les numéros) et les étiquettes constructeurs présentes sur les portes.
Enfin, il ne reste plus qu’à obtenir une nouvelle carte grise et réimmatriculer le véhicule. Avec cette technique, il est quasiment impossible pour un nouvel acheteur de détecter la fraude.
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Comment se prémunir ?
Le « mouse jacking » est une technique de vol sophistiquée mais quelques mesures simples permettent de limiter le risque :
- Installer une canne antivol, un dispositif métallique fermant à clé et qui rend le volant inutilisable ;
- Fermer le véhicule directement avec la clé dans la serrure plutôt qu’en utilisant le bouton de la télécommande ;
- Vérifier que le véhicule est bien fermé ;
- Ne pas laisser les papiers du véhicule (et encore moins le double des clés) dans la boîte à gants ;
- Conserver la clé loin des portes et fenêtres chez soi pour éviter la captation du signal ;
- Utiliser un traceur GPS pour localiser le véhicule en temps réel.
Les démarches à entreprendre en cas de « mouse jacking »
En premier lieu, porter plainte dès la connaissance des faits. La voiture pourra ainsi être enregistrée sur la liste des véhicules volés. Ensuite, prévenir votre assureur dans un délai de 48 heures et lui transmettre une déclaration de vol.
Pendant longtemps, les contrats d’assurance stipulaient dans leurs conditions générales que : « le vol sans effraction du véhicule n’est pas garanti ». Or face à l’augmentation de ce type de vol et la multiplication des litiges, une indemnisation est désormais possible sous certaines conditions, selon les contrats et sous couvert d’une expertise. Pensez à bien vérifier votre contrat auto.
*Groupement des assureurs français pour l’identification et la restitution des véhicules volés