Les lingettes nettoyantes sont utilisées pour leur praticité, tant pour le soin des bébés que pour la désinfection des sanitaires. Elles sont pourtant un désastre écologique, en particulier si elles sont jetées dans les toilettes.
Les lingettes nettoyantes sont la plupart du temps composées de fibres de coton et de rayonne (ou viscose), ainsi que de résines plastiques comme le polyester, le polyéthylène et le polypropylène.
Les lingettes responsables de 80 % des bouchons
Souvent jetées à tort dans les toilettes, elles sont un cauchemar pour les réseaux d’eau et d’assainissement qui doivent les traiter. « On cherche à piéger, retirer les lingettes du flux, pour empêcher qu’elles ne colmatent les pompes et ne viennent perturber la filière de traitement de l’eau en aval », explique Olivier Browne, directeur, pour le syndicat d’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap), de l’usine de Seine Amont à Valenton (Val-de-Marne).
En effet, les lingettes sont à elles seules responsables à 80 % des bouchons nécessitant une intervention à la main, avec des gants très épais et des cutters pour venir à bout des amas graisseux.
Un phénomène qui n’est ni récent ni spécifique à la France. En 2018, à Londres, amas de 130 tonnes, constitué de graisse alimentaire et de lingettes hygiéniques, a ainsi obstrué les égouts de la capitale britannique.
Pour Stanislas Pouradier-Duteil, directeur technique de Veolia Eau France, les lingettes sont « incontestablement le fléau numéro un des réseaux d’eau ».
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Allégation « biodégradable » interdite
Malgré les messages de prévention, le problème s’est intensifié au moment de la crise sanitaire du Covid-19.
En 2024, l’organisation européenne des acteurs privés EurEau a estimé l’impact financier d’une utilisation inappropriée des toilettes « entre 1 et 2 milliards d’euros par an », notamment en raison de « l’utilisation croissante de tous types de lingettes humides par les consommateurs ».
En cause, une allégation sur le caractère biodégradable de ses lingettes – un qualificatif désormais interdit par la loi Agec – qui a laissé son empreinte dans l’esprit de nombreux consommateurs.
Cette loi a également abouti à la création en juillet d’un éco-organisme chargé de mettre en place des actions pour réduire l’impact environnemental de ces produits, financées par leurs metteurs en marché.