Le poids écologique de nos pratiques numériques

Le CRÉDOC a publié une enquête sur les pratiques numériques au sein de la population française et leur empreinte sur l’environnement, qui est amenée à s’intensifier dans les années à venir.

Si un quart des Français (25 %) ont encore un sentiment de non-maîtrise des outils numériques au quotidien et que 50 % rencontrent au moins un frein à l’usage du numérique*, l’étude du CREDOC indique que les pratiques numériques se diffusent au sein de la population. Or, l’empreinte carbone de nos usages est loin d’être neutre et contribue « de manière significative à l’empreinte carbone nationale ». Dans un contexte de crise climatique et de tension sur les ressources (tels que les métaux et minerais), le CRÉDOC et l’Arcep dévoilent un certain nombre de recommandations à inscrire dans une démarche plus globale de sensibilisation de la population.

Les jeunes et les ménages aisés ont l’impact carbone le plus élevé

premier téléphone portable

Selon l’étude, neuf Français sur dix utilisent Internet, et 82 % de la population âgée de 12 ans et plus résidant en France métropolitaine se connectent tous les jours.

En outre, la part des personnes de 70 ans et plus représente désormais 64 % des internautes.

Toutefois, l’empreinte numérique augmente avec le niveau de revenus et culmine chez les 18-24 ans. Ainsi, les plus jeunes sont davantage attirés par les nouvelles technologies et renouvellent plus fréquemment leurs équipements. Ils ont également un usage plus intensif du numérique que leurs aînés, ce qui alourdit le bilan carbone.

De leurs côtés, les catégories socio-professionnelles à hauts revenus se distinguent par un taux d’équipement plus important.

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Des recommandations peu suivies

Les principales recommandations identifiées comme prioritaires sont :

  • L’allongement de la durée de vie des équipements ;
  • La limitation de leur nombre ;
  • La généralisation de l’achat de matériel reconditionné.

L’étude du CRÉDOC souligne que la première d’entre elles figure parmi les plus adoptées par la population. En effet, de nombreux consommateurs cherchent à accroître la durée de vie de leurs appareils, notamment en ayant recours à la réparation.

pratiques numériques

En revanche, la limitation du nombre d’équipements est assez peu suivie. D’une part, les plus jeunes disposent d’une plus grande variété de matériels ; d’autre part, les plus âgés bénéficient moins de leur mutualisation, « ce qui ne va pas dans le sens de la limitation de leur nombre ». En effet, si les jeunes ont accès à plus d’équipements, ces derniers sont souvent partagés au sein du foyer.

Enfin, le recours aux appareils reconditionnés est encore trop peu répandu. Seuls un tiers (28 %) des internautes indique « acheter le plus possible de terminaux numériques reconditionnés ». À noter que cette pratique est davantage adoptée par les plus jeunes (35 % des 12 à 17 ans) que par les plus âgés (19 % des 70 ans et plus).

Une sensibilisation à renforcer

Si les Français sont de plus en plus conscients des effets négatifs du numérique sur l’environnement, 52 % s’estiment insuffisamment informés sur le sujet. Par ailleurs, le baromètre du numérique 2023 montre que de nombreux efforts sont encore à fournir pour sensibiliser la population à un usage du numérique plus éco-responsable.

D’une manière générale, les principales recommandations de l’Ademe (Agence de la transition écologique) et de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) sont suivies par une minorité de la population. L’étude conclut que les « messages de sobriété numérique devraient donc cibler prioritairement les ménages les plus aisés ainsi que les jeunes, dont les comportements numériques ont un impact environnemental plus élevé ».


*Baromètre du numérique (Credoc, Arcep, Arcom) – mai 2024

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