Comment se préserver du bruit ?

Le bruit est une vraie nuisance pour de nombreux Français, provoquant des troubles physiques et psychiques. Quels sont les dangers de l’exposition continue au bruit et quelles solutions mettre en œuvre pour se préserver ?

Le bruit : une agression au quotidien

Selon une enquête Ifop de 2022, 74 % des Français se sentent agressés par le bruit dans la rue et 62 % chez eux. Or le bruit a des répercussions néfastes sur la santé, tant physique que psychique.

Il peut provoquer perte de concentration, irritabilité, stress, maux de tête, etc. Une exposition continue (8h00 à 80 décibels) a également des effets indésirables sur l’audition : sifflements d’oreille, acouphènes, voire baisse de l’audition. L’Assurance maladie considère d’ailleurs qu’à ce stade l’ouïe est en danger.

Une gêne au travail comme à la maison

De telles conséquences concernent particulièrement les travailleurs, mais aussi les personnes utilisant un lecteur de musique portatif de manière prolongée : « En effet, une écoute à des niveaux élevés peut causer des pertes permanentes d’audition après 5 ans ou plus d’exposition », peut-on lire sur le site de l’Assurance maladie. Raison pour laquelle il convient d’être vigilant, en évitant d’écouter de la musique avec son casque ou ses écouteurs au-delà de ce seuil.

Toutefois, la plupart des nuisances sont difficilement maîtrisables (circulation, travaux, proximité d’un aéroport, bruits du voisinage…). La gêne occasionnée conduit souvent à porter un casque anti-bruit ou écouter de la musique, ce qui peut générer des troubles à long terme. En effet, le port prolongé de casque anti-bruit peut entraîner de l’hyperacousie, c’est-à-dire le fait d’entendre les sons plus forts qu’ils ne le sont vraiment, voire une intolérance au bruit.

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La gêne occasionnée conduit souvent à porter un casque anti-bruit ou écouter de la musique, ce qui peut générer des troubles à long terme

Agir sur le logement

Mais des solutions existent pour se préserver avec, en premier lieu, l’isolation de son logement. Les joints et vitrages des fenêtres doivent être changés s’ils sont usés. Une solution coûteuse mais efficace, d’autant plus que l’isolation thermique (qui peut bénéficier d’aides financières dans le cas d’une rénovation globale) joue également sur l’isolation phonique.

En revanche, les peintures et rideaux dits acoustiques n’ont aucun effet. Justine Monnereau, du Centre d’information sur le bruit (CidB), met en garde : « Certains fabricants annoncent une réduction allant jusqu’à 12 décibels (dB), c’est de la publicité mensongère. »

Au sein du logement, il est également possible de recourir à un acousticien, spécialiste des nuisances sonores, qui déterminera les sources de bruits et leur acheminement afin d’évaluer les travaux à réaliser. Il sera attentif aux matériaux qui, trop lourds, pourraient surcharger les structures de l’habitat. Il adaptera également les solutions à des cas particuliers, comme la présence d’instruments de musique posés au sol (piano, batterie, violoncelle…) qui transmettent les sons par les structures.

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Des petits gestes quotidiens

D’autres solutions plus simples et rapides sont à mettre en œuvre : placer des patins sous les pieds des chaises, utiliser des cales-portes (pour éviter qu’elles ne claquent), choisir des équipements ménagers qui produisent moins de décibels (se référer à l’étiquetage), baisser le volume de la télévision et de la musique, porter des chaussons, informer ses voisins de la gêne qu’ils provoquent et trouver des solutions à l’amiable… Et l’utilisation de bouchons d’oreilles (en cire ou en mousse) peut être envisagée de temps en temps.

Enfin, pour se préserver du bruit, il faut se créer des bulles qui seront des espaces de repos acoustiques, tels que des promenades en forêt ou dans un parc, se rendre dans une bibliothèque ou tout autre endroit calme, dont l’environnement ne dépasse pas les 30 dB. Des pauses qui permettent aux oreilles de récupérer et de diminuer les effets extra-auditifs du bruit : fatigue, agressivité, etc.

Vigilance avec les enfants

De la grossesse à l’adolescence, les environnements bruyants ont une forte incidence sur les enfants, particulièrement sensibles. Avant même sa naissance, le bébé devra être préservé des bruits nocifs, en particulier lors du troisième trimestre de grossesse. L’Assurance maladie déconseille ainsi aux futures mamans d’assister à des concerts, de jouer d’un instrument trop bruyant (comme la batterie) ou encore de poser des écouteurs sur le ventre.

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Limitez les jouets trop bruyants avec les enfants

Si le son fait partie intégrante de l’éveil du nourrisson puis du bébé dans l’acquisition du langage, il n’est pas capable de se protéger du bruit. Les parents doivent rester vigilants : limiter les jouets musicaux ou privilégier ceux dont il est possible de baisser le son, éviter les jouets sonores pouvant être portés à l’oreille (doudou, téléphone…), ne pas laisser de fond sonore en continu (télévision, radio…), préférer les musiques douces et éviter les bruits très forts et soudains (coups de marteau, perceuse…).

Enfin, l’Assurance maladie recommande également d’apprendre à son enfant « à vivre dans un univers sonore de qualité », notamment en appliquant tous les conseils pour limiter le bruit au quotidien à la maison et en prenant des précautions en extérieur (par exemple, ne pas l’emmener à un concert – ou tout autre événement bruyant –, à défaut l’équiper d’un casque antibruit adapté).

Mieux vaut également limiter le port d’écouteurs ou du casque sur des supports numériques (Mp3, tablette, téléphone…). Le CIDB rappelle que les enfants entre 3 et 7 ans sont en plein développement phonologique, c’est-à-dire qu’ils acquièrent les subtilités du langage. Or, un environnement trop bruyant risque de perturber la compréhension orale et donc les apprentissages.

De nombreuses ressources sont disponibles sur le site https://www.bruit.fr, administré par le CidB.

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